Le batik: qu’est-ce que c’est ?

Le batik est une technique d’impression javanaise.

 

Héritiers de techniques mises au point durant des siècles, les artisans de batik sont des trésors vivants aux gestes virtuoses alliant précision et régularité avec la souplesse, l’intuition et les variations manuelles qu’aucune technique mécanique ne sait imiter.

 

Ce sont des tissus vivants et généreux, porteurs d’une culture qui place la valeur d’un textile au-dessus de tout, le prix d’un sarong pouvant atteindre jusqu’à 10 fois le montant d’un salaire mensuel moyen.

 

LES ÉTAPES DE LA REALISATION D’UN BATIK

1 Le dessin

Le motif est dessiné au feutre noir sur papier.

2 Le motif est tracé au crayon

Avec un crayon de papier 2B sur le tissu définitif à l’aide d’une table lumineuse.

3 De la cire chaude est déposée sur le tissu en dessinant les motifs

Soit en traçant le motif à la main à l’aide d’un outil appelé « canting ».

Soit grâce à un tampon en cuivre en masquant les zones à protéger avec du papier journal.

L’atelier Winotosastro dispose d’une très grande variété de tampons, tous relatifs aux mythes et traditions javanais.

Voici le premier tampon que j’ai fait réaliser par un atelier spécialisé à partir de mon tracé:

… et le résultat:

4 Lorsque les motifs sont parfaitement dessinés à la cire, le tissu est teint dans une première couleur.

La qualité des teintures est une question essentielle, sur le plan de l’environnement et de la santé publique. De nombreux tissus sont teints avec des composants polluants et néfastes pour la santé des ouvriers et des personnes qui porteront les vêtements. Ces substances (dites « colorants azoïques ») présentes sur le marché international sont pourtant interdites en Europe depuis les années 80.

 

Les teintures que j’ai choisies grâce aux informations dispensées par l’atelier Winotosastro sont issues d’une technologie allemande respectueuse de la santé et de l’environnement (Dy Star).

 

Plusieurs bains de teinture sont nécessaire, puis un bain de fixatif, cette étape nécessite deux jours à trois jours.

5 Le lavage

Lorsque la teinture est bien fixée, les batiks sont plongés dans l’eau bouillante pour retirer la cire

6 Puis ils sont rincés à l’eau claire

Ensuite, le batik peut être sur-teint d’une couleur plus claire pour ne pas conserver de blanc, ou bien de la cire peut être ré-appliquée pour appliquer une deuxième, troisième couleur, selon de la complexité du dessin.

 

L’effet d’une couleur est très relatif. La teinte obtenue est tributaire de la météo, des dosages, du nombre de trempage…

 

Son appréciation est culturelle, et dépend aussi de la lumière environnante. La photo ci-dessous, est témoin de longues discutions autours des effets colorés avec Hani Winotosatstro, la chef d’atelier, prête à toutes les modifications et expérimentations…

A gauche: un batik surteint en rose, à droite: un batik d’une seule couleur.

Une étape intermédiaire avant sur-teinture.

Evaluer le résultat final par association et superposition des couleurs est  ardu. A cela s’ajoute le fait qu’il faille dessiner « en négatif » puisqu’on couvre de cire les parties non teintes.

Photographies de Franciscus Dondy, d’Armelle Bouret et de Yannick Cormier.